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ON THE WILDE
SIDE
Au départ, l'idée c'est ça :
Kim Wilde vient passer une journée
à Paris. Elle arrive le matin,
elle rebarre le soir, et dans l'intervalle,
elle aura tourné deux télés et
posé devant trois photographes.
« Désolé soldier, pas de quoi
glisser une interview là-dedans
». « Même avec une liste de
question griffonnée sur du RIZ-LA
+ ? » « Même avec une question
griffonnée sur du RIZ-LA+. Désolé.
»
Qu'à cela ne tienne. Si pas
interview, changer Kalachnikov d'épaule.
Grrrr. Si pas possible cuisiner
starlette pendant demi plombe et
poussières dans sa chambre d'hôtel
cher avec esclave aux seins nus
qui monte du Moët et du crable
en gelée entre deux questions pièges,
Soul Rebel retourner situation à
son avantage : passer alors toute
la journée avec la gosse, la
suivre partout, comme un caniche,
la suivre à la télé, la suivre
à la radio, au point d'être sur
les photos, filer son train,
tenir sa traîne comme une
Moiselle d'honneur, l'épier,
traquer le « bof » , le «
beeuark », le « pff », traquer
le « prout » même, au besoin -
le lecteur DOIT savoir -
surprendre ses doigts quand ils
sont dans son nez, ce qui sort
par ses cheveux, |
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son coeur au bord des lèvres
en face de Sabatier, la hanter
comme un remords, l'écouter
comme un prêtre, la croquer
comme un peintre. Mais plus ! Oh
plus ! Etre là comme un gland en
face d'elle et voir ce qui s'y
passe, agir, enfin quoi, grossier,
indiscret, puis poli pour
rattraper, prouver qu'elle est
gentille (mais conne), ou futée
(mais si dure), avoir envie de la
tirer , le lui dire, prendre une
claque pendant que Machin prend
la photo, avoir envie de la
serrer, de la serrer fort, de la
serrer très fort dans ses bras,
vouloir l'arracher aux griffes
Kruelles du sort horrible et vain
que le rock lui réserve, tomber
amoureux à la seconde, mais
alors attention, amoureux fou, ne
pas le lui dire, déjà souffrir,
en rire, bonjour-viens, je lui
lirai des poèmes chiants et tu
chanteras rien que pour moi dans
notre humble chaumière. Tant pis
pour moi, au revoir, lui demander
le fouet, lui mettre la main au
vase, çà y est tu l'as eu ta
baffe, tomber à genoux. « Oh
Kim, Kim chérie. Je suis fou,
fou de toi, de ton intelligence.
» « Intelligence, uh ? Woaryoo,
kiddin' ? Comment pourrais-je te
croire, hein ? Avec le cul que j'ai
! Et tout le blé que je gagnes ! |
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Pauvre petite fille
- riche,
malade et fatiguée, condamnée
- par le
succès aux travaux
- forcés
de la
- promotion
- TV, radios, photos,
- journaux,
TV ...Pourquoi Kim
- Wilde
sourirait-elle ?
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